Selon l’aveu même de l’auteur, Jérôme Bourgine, c’est autant un voyage géographique qu’un voyage intérieur auquel il nous convie dans Le tour du monde en famille.
Le voyage géographique on le vit beaucoup au travers des yeux des enfants, deux garçons de 10 ans et une fille de 9 ans. Souvent drôles et imagées, la description des lieux visités et de leurs aventures familiales nous plongent souvent au cœur même de l’âme du pays visité, du moins du point de vue d’une âme de passage. Ainsi, on parcourt l’Amérique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, l’Asie du sud-est, l’Afrique du Sud et l’ Ile Maurice. Ce livre est une véritable ode à la liberté et ils font d’ailleurs d’une phrase de John Lennon la seule ligne directrice de leur voyage : « La vie est ce qui arrive quand on a prévu autre chose ».
Le voyage intérieur est tout autre. Jérôme Bourgine se met à nu. Que dis-je? Une fois à nu il s’arrache la peau, découpe sa chair, se broie les os et met son âme en pièce afin de retrouver sa « lumière intérieure ». Cette lumière le guide dans sa tentative de reconstruction d’un tout cohérent. Il n’était pas heureux et il ne savait pas pourquoi jusqu’à ce qu’il se rende compte que dans sa reconstruction il a l’opportunité de larguer le pire des anesthésiant : la peur. Vraiment, une introspection très intéressante qui nous interpelle directement. Pas ésotérique du tout, n’ayez crainte.
D’une écriture dynamique, recherchée et soignée, ce récit se lit d’un trait. Et pour les familles qui comme nous s’apprêtent à faire un voyage au long cours, la lecture de ce livre nous questionne et a le mérite d’orienter le regard du lecteur sur les aspects plus difficiles du voyage en famille. Car même si dans la plupart des comptes rendus tout est toujours tout beau, nous savons bien qu’il n’en est rien. Chocs culturels, ennui, devoirs, fatigue sont des réalités qu’il ne faut pas nier. Elles sont ici très bien exposées par Jérôme Bourgine qui nous offre un récit poignant et authentique.