Voyager tout le temps

Le voyage est un état d'esprit

Yangon en famille Pagode Shwedagon

Yangon en famille, faut y prendre le temps

Bon, d’entrée de jeu, on ne vous cachera rien. Yangon avec deux petites filles de 4 et 6 ans c’est pas exactement le paradis, mais ce n’est pas non plus la ville qu’il faille fuir à tout prix. On vous raconte un peu nos quatre journées dans cette pas si ancienne capitale en espérant que ces quelques lignes servent à démystifier une ville qui devrait servir à autre chose qu’un point de passage obligé pour entrer ou sortir du pays. Yangon en famille, il faut y prendre le temps pour apprécier.

L’arrivée à Yangon

Dès l’arrivée, encore surpris de ne pas avoir eu à emprunter un escalier nous déposant sur le tarmac, c’est le choc. Jamais rien vu de tel. On en revient toujours pas : les douaniers sont sympathiques et souriants. Ils ont l’air content qu’on visite leur pays, nous souhaitent un bon séjour et nous informent aimablement de la date de péremption de notre visa et du 5000 Kyats (5$CAD) qu’il faudra allonger par jour au-delà de cette date. Bref, premier contact prometteur avec les Birmans.

Yangon en famille Après s’être procurés des kyats et avoir trouvé un taxi (8000 Kyats) qui nous mènera jusqu’au centre-ville, on découvre la conduite routière birmane. C’est bête mais c’est à peu près toujours la première information qu’on a en arrivant dans un nouveau pays. Nos premières observations sont toutes orientées sur le comportement routier d’abord de notre chauffeur ensuite des voitures qui défilent autour de nous. Donc, première observation : y’a quelque chose qui cloche. Mais quoi? Floriane, qu’est-ce qui cloche? (Elle voit toujours des choses que je ne vois pas). – « Le volant est à la place de maman ». Oui, mais c’est pas juste ça. Remarquez, ils roulent quand même à droite, comme nous. Bof! C’est pas si grave après tout, en autant qu’ils roulent tous du même côté. Mais cela créera tout de même quelques situations loufoques. Imaginez, les passagers de bus descendent côté rue. À ne pas faire les yeux rivés sur son iphone. Aussi, il nous est arrivé en voulant traverser une rue achalandée, d’établir un contact visuel avec… la passagère, qui elle, bien que ravie du regard qu’on lui portait, n’avait absolument rien à cirer de notre sécurité piétonnière. Bref, la conduite routière nous surprend. Très dense, pas de motos, mais tout le monde se respecte et suit les règles de base. Rien à voir avec quelques pays voisins.yangon famille

Après 45 minutes, on arrive à notre hôtel. On avait choisi le Chan Myaye Hotel. Des employés dévoués sortent nos sacs du taxi et les montent au 4e étage, dans un escalier assez étroit au terme duquel nous attendent un personnel souriant, un patron tellement, mais tellement heureux, et un grand verre de jus d’orange (ou quelque chose du genre à base de poudre orange) pour chacun de nous. Yangon familleOn ne regrettera pas notre choix bien qu’on aurait aimé avoir une plus grande chambre. Celle située côté rue est plus grande et possède un balcon. Une sympathique famille québécoise avec deux grands garçons en avait pris possession. L’hôtel est parfaitement situé dans le centre-ville. En plein chaos…organisé. On rejoint tout à pied et les restos sont nombreux et variés. Pratique. On profitera de cette journée pour s’installer et visiter le voisinage, question de préparer les filles aux joies des grandes villes. Disons que passer de Verchères à Yangon constitue un choc qui mérite quelques mesures d’amortissement.

Journée pour les filles à Yangon

OK, soyons clairs! Ici quand on dit journée, on parle plutôt de demi-journée. Encore fortement affectés par le décalage horaire (12 heures, le maximum possible), on est lent. N’empêche, on part à pied pour le Poeple’s Garden Park. Une demi-heure de marche qui nous en prendra deux heures et demi car en chemin, on découvre tout. Je veux dire, qu’on se rend compte que la destination n’est pas si importante. C’est le chemin qui nous y mène qui importe. Quel intérêt si on pouvait se faire déposer sur l’Everest? Le voyage est la destination. Donc, arrêt en chemin au très grand marché Bogyoke où les filles et Annie se font mettre le thanaka sur les joues. C’est cette pâte blanchâtre que portent presque toutes les Birmanes et quelques Birmans, sur le visage. On l’obtient en frottant l’écorce de l’arbre du même nom avec de l’eau sur une pierre plate. Elles réalisent parfois de véritables œuvres d’art. Félicia adore, Floriane demande de la retirer dès que possible. La sortie arrière du marché donne sur ce qui semble être le quai d’une gare de quartier. Yangon en famille gareDeux trains sortant d’un autre siècle défilent à la vitesse de croisière, qui doit bien faire 10 km/h. Ça n’en prend pas plus pour émerveiller les filles. D’autant plus que sur le quai, toute sorte de vendeurs ambulants offrent leurs produits aussi variés que des bonbons et des œufs de caille. On achètera un des deux.Yangon en famille

On poursuit la marche pour enfin arriver au fameux parc promis. Les filles ont été bonnes. Après s’être sustentés, on peut aller jouer. C’est important que les filles aient quelques repères. Rien de tel qu’un parc pour enfant. Après avoir traversé deux passerelles de bois (elles n’auraient jamais passé le test de sécurité chez nous, notre tête-en-l’air de Félicia a même réussi à mettre le pied entre deux planches), on se pointe au parc. Yangon en famille People's garden ParkYouppi!!!! Les filles sont contentes mais… -« Papa, y’a un caca dans la glissade ». Heu! Prends celle d’à côté. – « OK ». Yangon en famille Après une heure et demi où les filles semblent avoir oublié qu’il faisait chaud sous le soleil plombant, retour à l’hôtel en taxi. Ce soir, Félicia ne verra même pas le souper. Elle s’endort dans mes bras vers 18h au resto.

Découverte du centre-ville de Yangon

Le centre-ville de Yangon est vraiment vivant. Ça, c’est un mot pour résumer sur-achalandé, bruyant, pollué, coloré. Ici, le super riche côtoie la pauvreté extrême, comme dans toutes les grandes villes. Le Birman moyen doit faire environ 100$ par mois. On a comme projet de faire une grande balade. Projet vite détourné par la chaleur qui nous ralenti et la découverte d’un autre parc pour enfant au milieu d’un immense jardin fréquenté par de nombreux locaux en ce dimanche. On est aussi ralenti par Félicia qui demande de plus en plus d’être dans les bras de Sylvain. Elle plaide la fatigue mais on se rend compte qu’elle veut se sentir en protection. On la comprend. Les filles attirent constamment les regards, les commentaires et les touchers. Yangon en famille Elles se font pointer du doigt, toucher la tête et il arrive même que certains pincent fortement les joues ou les bras. Floriane le gère bien mais Félicia, petite sauvagesse, n’aime pas. On est aussi ralenti par quelques séances de photos réclamées par des Birmanes qui, les deux doigts en forme de V semblent être allées à l’école japonaise de la prise de photos. Juste à côté du parc, on retrouve la belle pagode Sulé dont la hauteur et la dorure nous permettront de nous orienter dans ce centre-ville. Adossé au même parc, on se promène sur une rue ombragée artificiellement par des parasols où se retrouve la foule locale afin de déguster une variété innombrable de plats mijotés. Très pratique aussi, juste à côté, le bureau d’informations touristiques à l’intérieur duquel une gentille dame nous remet une carte de Yangon et nous donne un ordre de grandeur du prix des bus pour Bagan. Apprécié et utile.

Les soir, on se balade dans le night market avec Michel, Manon et leurs deux fils. Ils terminent leur mois en Birmanie et nous donnent de bons tuyaux pour notre séjour. Ce night market est en fait une rangée d’étals de bouffe sur plusieurs kilomètres longeant un boulevard animé. Yangon en famille On y trouve de tout mais le degré d’hygiène semble être inconstant. Malheureusement, Morphée a emporté Félicia vers 19h, dans mes bras naturellement. Annie et Floriane arrêtent au resto commander un plat pour apporter qu’on dégustera dans la chambre. On est claqué nous aussi. Sylvain s’est endormi devant son riz. Pour vrai!

La pagode Shwedagon et le quartier chinois de Yangon

Yangon en famille Pagode ShwedagonCe matin, on se réveille à une heure normale et pour la première fois du voyage on se sent en pleine forme. Prêts à découvrir la célèbre pagode Shwedagon. Les filles ne semblent pas trop emballées à l’idée mais on leur dit qu’Esteban, Tao et Zia sont venus ici et que ce qu’on va découvrir ce sont presque les cités d’or. Ça marche!!! Et honnêtement, elles ne seront pas déçues. D’abord, parce qu’elles se retrouvent au calme, loin du tumultueux centre-ville et ensuite parce que c’est vraiment magnifique et elles en conviennent.

Shwedagon est une pure merveille. Un adage dit « être Birman c’est être bouddhiste ». C’est qu’ici, tout tourne autour de la religion. Tout autour de ce stoupa de 98 mètres de hauteur, des centaines de bouddhas occupent tout l’espace dont ils méritent, bref ils sont partout. Debout, assis, couchés, en méditation, ils nous rappellent que nous sommes, malgré toutes les libertés permises dans cettYangon en famille Shwedagone enceinte, dans un monument religieux. Ici, on réalise pleinement que les anciens cultes prébouddhiques ont été intégrés aux pratiques bouddhiques en Birmanie, entre autres le culte des génies (nats) qui est somme toute LA véritable religion de la plupart des habitants du sud-est asiatique.

On accède à Shwedagon par un des quatre immenses escaliers jonchés de boutiques de souvenirs. Les taxis vous demanderont 2000 Kyats pour vous y rendre depuis le centre-ville. Après une légère ascension, on arrive à un contrôle de sécurité qui nous apparaît un peu bidon. C’est un peu plus haut qu’on nous réclame le droit de visite pour les étrangYangon en famille Shwedagoners (8000 kyats). À Shwedagon, il faut compter plusieurs heures pour s’imprégner convenablement des lieux. Nous y sommes arrivés en milieu d’après-midi et avons pu profiter de la belle lumière de fin de journée.

 

 

Après trois heures de visite, nous sautons dans un Yangon en famille Quartier Chinoistaxi pour rejoindre la 19e rue, en plein quartier chinois. Cette rue est vraiment sympathique, vivante et relativement calme où sont déposées tables et chaises colorées. Que ce soit pour manger ou pour prendre une bière ou un jus, ça vaut la peine de s’y arrêter. Nous on a opté pour les trois. Devant tous ces étals présentant une grande variété de protéines et de légumes, nous n’avons pu résister. Yangon en famille On ne sait pas trop comment ça fonctionne. Annie se lève, se pointe devant le présentoir et un serveur lui tend un panier en plastique…sale. Il ne connait pas Annie. Elle en demande un autre, propre celui-ci. Annie se plie donc à la tâche de choisir pour nous quatre. En attendant que cuisent nos brochettes, on fait comme toujours, on socialise avec les locaux qui souvent n’hésitent pas à venir directement nous voir, surtout quand ils ont eux-mêmes des enfants. Prétexte parfait pour entrer en interaction avec des étrangers. La bouffe est bonne, sans plus. Un peu chère aussi. Mais ne serait-ce que pour l’ambiance, il vaut la peine d’y faire un détour. Sans compter que la marche du retour est agréable et Yangon en famille animée. Il ne faut pas hésiter à s’aventurer dans les rues sombres qui se succèdent parallèlement à la 19e. Ce soir, Félicia tombera au combat vers 20h, encore dans mes bras. On gagne une heure par jour. On y arrivera.

Journée du départ vers Bagan

Ce matin, comme à l’habitude, on prend le petit déjeuner à l’hôtel. C’est pas compliqué, ils servent deux plats en alternance. Un matin on déguste un riz aux noix de cajou et raisins recouvert d’un œuf au plat, l’autre matin on a droit à un sandwich chaud aux bananes accompagnée d’une omelette. Aujourd’hui, on quitte pour Bagan via un bus de nuit. Il nous faut donc faire nos bagages et laisser nos sacs en consigne à l’hôtel. Ça nous prend l’avant-midi pendant que les filles regardent un film sur l’ordinateur.

Nous passons les quelques heures qui nous restent à Yangon à l’abri du soleil dans le marché Bogyoke . Bien qu’il s’agisse d’un détour obligé pour les touristes, le marché manque de charme et d’authenticité. Si vous êtes mal pris et que vous quittez la Birmanie c’est un bon endroit pour acheter les derniers souvenirs, sinon c’est une perte de temps, Yangon en famille quartier chinoisdu moins selon Sylvain. Annie y aurait passé plus de temps, juste pour voir l’éventail des produits offerts.

Juste le temps de revenir à l’hôtel, jouer un peu au UNO avec les filles, aller souper et il est déjà 18h30, l’heure du départ vers la gare d’autobus. Pour Bagan, le choix des bus est immense. Beaucoup de compagnies offrent ce voyage. Il suffit d’aller à la sortie de la gare ferroviaire et vous y trouverez, adossés au stade Aung San, les kiosques de toutes les compagnies de bus. Il faut alors comparer les prix. Sinon, beaucoup d’agences vendent des billets un peu partout au centre-ville. Nous on a payé 18500 Kyats par personne pour un départ à 21h dans un bus VIP.

On part donc en taxi (9000 Kyats) et durant l’heure et demi qu’on mettra pour nous rendre à la gare d’autobus les filles s’évanouiront dans nos bras. La gare est un véritable chaos. Lorsque vous achetez vos billets, soyez assurés que l’agent écrive bien en birman le nom de la compagnie avec laquelle vous voyagez. Ainsi, le chauffeur peut entrer littéralement dans la gare, faire du zigzag enYangon en famille tre les bus et vous mener directement à côté du vaisseau qui vous servira de lit pour la nuit.

Comme il n’y a que trois sièges de largeur dans les bus VIP, que nous avons réservé la veille et que le choix des places était limité, nous avions opté pour les quatre sièges du fond. Excellent choix d’autant plus qu’on peut sans gêne coucher nos dossiers jusqu’à presque l’horizontal. Ça nous aura permis de bien nous installer et de passer une nuit somme toute assez agréable. On nous avait dit que le chauffeur arrêterait au moins une fois pour se reposer et casser la croute. Durant cette demi-heure, tous les passagers devaient descendre du bus et attendre que le chauffeur se soit sustenté. Heureusement, notre chauffeur était une brute. Il a filé sans arrêt vers Bagan transformant un voyage qui devait durer dix heures, en voyage de huit heures.

Bagan, te voilà enfin…

Yangon en famille, pourquoi pas

Bien qu’il y ait beaucoup d’autres choses à voir dans ce pays, nous pensons que Yangon mérite mieux qu’un simple passage vers l’aéroport ou vers la prochaine destination à l’intérieur du pays. Certes, c’est une grande ville bruyante et polluée, mais elle ne restera que cela si on ne prend pas le temps de s’en imprégner et de déambuler au hasard des rues et ruelles. Voyez Shwedagon absolument, mais pour le reste, laissez le guide de voyage de côté et suivez vos sens et votre instinct faire le travail. Le voyage c’est aussi prendre une demi-heure pour acheter huit clémentines.

10 comments on “Yangon en famille, faut y prendre le temps”

  1. Bonjour a vous quatre, tous les jours Armand fouille sur votre blog vayage, il lit tout ca
    é, apres il m appelle pour que je vienne voir ,c est merveilleux de vous suivrent vraiment agréable, et quand il y a des belles photos encore mieux… quand les filles sans vont a l’ areopart avec leurs petites valise et ils sont tournees, ils sont mignonnes je les embressent bien fort et vous aussi. Felicia posee avec son chapeau rose elle est super belle, c est agreable, belles photos c est bien fait bravo Sylvain tu est bien bon. la sante ca va bien ?

    Aujourd’hui dimanche demain lundi , je vais me faire opérer mes deux mains…j’espère que ca ne me fera pas mal, a part cela sa va bien rien d’autre de nouveau .

    Il ne reste presque plus de neige, et le temps est doux , c’est bien le fonne

  2. Bonjour,
    Nous avons beaucoup de plaisir à vous suivre. C’est fascinant, tout ce que vous voyez. De notre côté, nous travaillons fort sur une situation d’écriture, voyons les concepts scientifiques derrière l’aviation, découvrons les mariages selon les religions.
    Nous avons quelques (ok beaucoup) questions pour vous:
    Est-ce que la nourriture est bonne?
    Ca veut dire quoi Bogyoke?
    Est-ce qu’il y avait vraiment un caca dans les jeux ?
    Est-ce que les enfants vont à l’école là-bas?
    C’est quoi un Birman?

    Nous en avons d’autres qui viendront cette semaine. 🙂
    Amusez-vous.
    Fanny et ses élèves

  3. Voici d’autres questions:
    Que veut dire achalandé ?
    Pourquoi le conducteur est à droite ?
    C`est quoi une pagode ?
    Que veut dire les dents rouges ?
    Pourquoi Félicia dit que le chauffeur est un extra-terrestre ?
    Pourquoi il y a des montgolfière autour du temple ?
    Quelle langue (parle)les marionnettes ?
    À quoi ressemblais le spectacle de marionnettes ?
    Est ce que tes filles aimes le voyage ?
    C`est quoi les bombones dans les voitures ?
    Pourquoi les montgolfières dans le ciel au levé du soleil ?
    Comment tu communiques avec les gens ?
    Est ce que le lit luxueux est confortable ?

    Merci beaucoup.

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